Quelles différences entre la crémation et l’incinération ?

En France, l’inhumation est une pratique ancestrale qui perd peu à peu de place face à la crémation, une technique millénaire qui consiste à réduire un corps en cendres avant de placer ces dernières dans une urne. Néanmoins, dans le cadre de cette pratique, on parle parfois abusivement d’incinération, un terme qui s’apparente au fait de brûler les déchets. Pour y voir plus clair, faisons le point sur les termes souvent confondus de crémation et d’incinération.

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L’incinération, un abus de langage

L’incinération est ainsi nommée d’après le latin cinis, qui signifie « cendre ». Elle consiste à réduire un objet en cendres par l’action du feu.

Or, l’incinération est une technique développée dans les années 1960 afin de détruire les déchets non recyclables issus des ordures ménagères, ainsi que les corps d’animaux morts. En revanche, les corps humains ne sont pas incinérés ; ce terme est ainsi utilisé par défaut de langage.

La crémation, une pratique funéraire de plus en plus plébiscitée

La crémation vient quant à elle du terme latin cremare, qui signifie « brûler ». Il s’agit d’une technique funéraire qui consiste à brûler le corps d’un défunt de manière à le réduire en cendres dans un crématorium. Pour ce faire, la dépouille est placée dans un cercueil scellé puis dans un four chauffé entre 800 et 1 200 degrés. On parle alors d’un état de sublimation, qui consiste à faire passer le corps d’un état solide à un état gazeux, c’est-à-dire à le crémer.

Une fois la crémation terminée, les cendres sont récoltées et broyées finement avant d’être déposées dans une urne funéraire.

Si la crémation n’est pratiquée en France que depuis 1887, elle existe depuis des millénaires et elle a même été institutionnalisée par le bouddhisme et l’hindouisme. Très pratiquée, elle est peu à peu remplacée à l’époque de l’Empire romain par l’inhumation. Il fut difficile à la crémation de se faire une place en France, mais elle représente aujourd’hui près de 40 % des obsèques.

Si elle reste rare dans les pays à majorité catholique, elle se démocratise par un accès facilité aux crématoriums et un aménagement des espaces cinéraires.

La différence entre les deux termes est essentielle, puisque l’incinération concerne les ordures alors que la crémation s’adresse aux corps. Néanmoins, ces deux mots ont cohabité depuis le XIIe siècle et ce n’est qu’au XIXe siècle que la distinction s’est nettement opérée, avec l’usage du terme « incinération » pour caractériser le fait de brûler des déchets.

La crémation se déroule dans les mêmes délais qu’une inhumation et nécessite l’autorisation du maire de la commune où le décès s’est produit ou celui de la commune où la mise en bière a été pratiquée.

Depuis 2013, les communes de plus de 2 000 habitants ont pour obligation de disposer d’un espace cinéraire au moins au sein de leur cimetière. Après la crémation, les cendres du défunt ne peuvent être conservées par ses proches à leur domicile, elles doivent désormais être dispersées ou déposées dans cet espace cinéraire. Ainsi, les proches peuvent choisir de déposer l’urne dans un columbarium, qui est un espace collectif, de la disperser dans un jardin du souvenir, qui est un espace collectif aménagé dans le cimetière, ou de placer l’urne dans un caveau individuel.